ANARCHRISME !

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Ecologie profonde

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"La santé de l'homme est le reflet de la santé de la terre."

Héraclite

Pourquoi il faut voir et faire voir Captain Fantastic

Ce film a tout saisi, compris, intégré : l'écologisme, la décroissance, le luddisme, le survivalisme, l'anarchisme, le libertarisme, l'autonomisme, le localisme, l'indépendantisme, le mode de vie paléo, l'anarcho-primitivisme, le populisme, l'égalitarisme, l'élitisme de la base, l'aristocratisme populaire, le paganisme, le naturisme, l'écoféminisme, le familialisme libertaire, le pacifisme (armé), la self-défense, la reprise individuelle, le deschooling et le home schooling, l'intellectualisme, le vitalisme, tout y est, Thoreau, Chomsky, Jared Diamond, Ellul, Illich et bien d'autres encore...

C'est la grande synthèse idéologique pratique, le grand fourre-tout fantasmatique et jubilatoire, tout est saisi, compris, jusqu'au réalisme final de l'équilibre paysan écolo-bio...

Fantastique !

Les vrais anarchristes sont désormais ici

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Et vrais écologistes intégraux :

Un Pont lancé... entre foi catholique et décroissance, écologie radicale et théologie : http://unpontlance.wixsite.com/cathos-ecolos

OMNIA SUNT COMMUNIA !

Nous sommes...

...absentéistes, abstentionnistes, activistes, anarchistes, archaïstes, (libres) associationnistes, autonomistes, anti-autoritaires, antibourgeois, antibureaucrates, anticapitalistes, autogestionnaires, (néo)babouvistes, bakouniniens, (néo)bundistes, canuts, anti-centralistes, chouans, communalistes, (néo)communards, communautariens, communautaristes, communistes (libertaires), compagnonnistes, conseillistes, (bio)conservateurs, convivialistes, coopératistes, corporatistes, croquants, débrayeurs, décroissants, démocrates directs, démocrates radicaux, écologistes (profonds), égalitaristes, anti-étatistes, eurocritiques, eurosceptiques, fédéralistes (intégraux), gandhistes, goliards, grévistes (généralistes), écoguerriers, guérilleros, guildistes, horizontalistes, anti-humanistes, anti-impérialistes, indépendantistes, indigénistes, anti-industriels, insurrectionnalistes, anti-jacobins, jacques, kropotkiniens, libertaires, antilibéraux, ligueurs, localistes, (néo)luddites, makhnovistes, maquisards, marxistes libertaires (antiléninistes antitrotskystes antistaliniens antimaoïstes), antimilitaristes, antimodernes, antimondialistes, municipalistes, munzériens, mutualistes, narodniki, internationalistes, micronationalistes, naturistes, nihilistes (russes), pacifistes (violents), antiparlementaristes, antipartis, paysannistes, pitauds, plébéiens, populistes, (anarcho)primitivistes, antiproductivistes, prolétaires (intellectuels), proudhoniens, proximistes, radicaux, (bio)régionalistes, révolutionnaires, ruralistes, rustauds, saboteurs, sauvagistes, sécessionnistes, séparatistes, situationnistes, socialistes (libertaires), écosociétalistes, soréliens, spontanéistes, survivalistes, (anarcho)syndicalistes, antitechnocrates, technocritiques, technosceptiques, technophobes (primaires), écoterroristes, antitotalitaires, tuchins, tyrannicides, anti-utilitaristes, non-violents (armés), (néo)zapatistes...

...bien des choses, en somme !

Géopoétique d'abord !

« Les grands poèmes du ciel et de l’enfer ont été écrits. Reste à composer le poème de la terre. Ce serait là la plus grande chose à laquelle l’esprit pourrait aspirer. »

Wallace Stevens, Opus Posthumous

« Comprendre que tout a lieu en un seul corps

revient à renverser les vieilles catégories politiques

à passer de la politique à la métapolitique

ou à la poésie »

Norman Brown, Life against Death, 1959 ; voir aussi « From Politics to Metapolitics », 1947

« Si une fleur avait un Dieu, ce ne serait pas une fleur transcendantale mais un champs – qui plus est un champ tel qu’on le définit en physique, un système d’énergie intégré, un champ dont l’activité, outre celle de la fleur, comprendrait celle de la terre, de la pluie, du soleil, des oiseaux, des vers, des abeilles. Une fleur douée de sensibilité serait capable, à travers ses racines et ses membranes, de sonder l’entièreté de ce système pour découvrir que son existence est une exaltation particulière du champ complet. »

Alan Watts, In My Own Way

« cette vaste et ancienne religion, plus magnifique que tout ce que nous connaissons : plus crûment et ouvertement religieuse car tout l’effort vital de l’homme consistait à mettre sa vie en contact avec la vie élémentaire du cosmos, la vie des montagnes, la vie des nuages, la vie du tonnerre, la vie de l’air, la vie de la terre, la vie du soleil. A entrer dans un contact immédiat avec le sensible, et en extraire une énergie, une puissance et une félicité sombres. Cet effort en vue d’un contact nu et simple, sans intermédiaire ni médiateur, est le sens primordial de la religion. »

D. H. Lawrence, The Spirit of Place, 1936

« Ce n’’est pas de ceux dont la culture a été vidée de son contenu par des systèmes éducatifs que viendra le géant capable de détruire l’ancien et de bâtir le nouveau, mais de la nature sauvage intacte. »

Emerson, « The American Scholar »

comment échapper

à cette époque

moderne

et réapprendre

à respirer

William Carlos Williams, « Un exercice »

« Livrons-nous à une perception immédiate du réel empirique autour de nous. Cet éclat de soleil, ce brin d’herbe, font surgir aussitôt une présence imposante de l’être ontologique, présence obscure et indivise où tout est enveloppé et rien n’est exclu, présence souveraine et plénière , présence qui fait la joie débordante du sage profondément réintégré dans sa source ontologique. »

Liou-Kia-hway, L’Esprit synthétique de la Chine, PUF, 1961

Ici un homme doit se défaire du fardeau qui émousse

Son contact avec les choses élementaires, les subtilités

Qui semblent inséparables d’une existence humaine, pour aller

Vers un monde simple, plus rude, plus beau et plus imposant,

Délivrant une ivresse austère

Hugh MacDiarmid, « On a Raised Beach »

« La grande morale inexplorée de la vie elle-même, ce que nous appelons l’immoralité de la nature, nous entoure de son éternel mystère, et c’est au milieu d’elle que se joue le petit jeu de la morale humaine, avec ses bizarres critères de moralité et ses mouvements mécaniques. C’est un jeu sérieux, solennel, jusqu’à ce que l’un des protagonistes, lassé de son rôle, prenne le risque de jeter un regard hors du cercle enchanté, du côté des vastes espaces sauvages qui l’environnent. »

D. H. Lawrence, Phoenix, 1936

Sentir et dire la stupéfiante beauté des choses – la terre, la pierre et l’eau,

Les bêtes, l’homme et la femme, le soleil, la lune et les étoiles –

La beauté de notre nature humaine injectée de sang, ses pensées, ses transports

et ses passions

Et la nature humaine dans sa beauté imposante –

Car l’homme n’est qu’un rêve, l’homme, pourrait-on dire, est la nature

plongée dans un rêve, mais le roc,

Et les eaux et le ciel sont constants – sentir pleinement

Comprendre pleinement, et exprimer pleinement la beauté

Naturelle est l’unique tâche de la poésie

Robinson Jeffers, « The Beauty of Things »

« Tout cela est relatif à l’arche Terre-sol, à la sphère-Terre, à nous, hommes terrestres. »

Edmund Husserl, Derniers Manuscrits

« Ce que tu cherches, c’est un monde. »

Hölderlin, Hyperion

« C’est de façon poétique que l’homme vit vraiment sur cette Terre. »

Friedrich Hölderlin, Derniers poèmes

« Lorsque dans la profonde nuit d’hiver une violente tempête de neige déchaîne ses rafales autour du chalet, recouvrant et dissimulant tout, c’est alors le grand temps de la philosophie. C’est alors que son questionnement doit devenir simple et essentiel. »

Martin Heidegger

« Un tel Occident est plus ancien, car plus près de l’aube et pour cela de meilleure promesse que l’Occident platonique et chrétien. »

Martin Heidegger

« L’Europe, depuis qu’elle a été nominalement christianisée, ne vit que de quelques gouttes d’élixir païen qu’elle a sauvées de la jalousie de ses convertisseurs. »

Rémy de Gourmont

« C’est considérer la terre comme référence ultime des théories, ce qui est le fondement même de la géopoétique. »

Kenneth White, Au large de l’histoire

« C’est par la Différence, et dans le Divers, que s’exalte l’existence. » Or, « le Divers décroît. Là est le grand danger terrestre. » « C’est contre cette déchéance qu’il faut lutter, se battre – mourir peut-être en beauté. »

Victor Segalen, Essai sur l’exotisme – une esthétique du divers

Maintenant il faut des armes

Pour éviter les confrontations sanglantes avec les orpailleurs clandestins qui empoisonnent leurs rivières au mercure, les gendarmes confisquent leurs armes aux Indiens Wayana de Guyane.

Comme d'habitude, l'Etat désarme avant tout les victimes. L'Etat craint bien plus les victimes que les criminels : les criminels sont des ennemis nécessaires, mais les victimes sont des concurrents potentiels.

L'Etat a besoin d'ennemis publics pour justifier son monopole de la violence légitime, mais si les victimes pratiquent l'autodéfense, elles remettent en question ce monopole étatique.

La priorité de l'Etat n'est pas de désarmer les criminels, mais leurs victimes réelles et potentielles.

Au-delà de l'athéisme

Au-delà de l'athéisme : le non-théisme. Je ne suis pas athéiste, je suis terréiste. Soyez fidèle à la Terre.

Edward Abbey, Désert solitaire

La tradition des opprimés

"A chaque époque, il faut tenter de refaire la conquête de la tradition, contre le conformisme qui est train de la neutraliser."

Walter Benjamin, Sur le concept d'histoire (1940)

Il nous faut un refuge

Nous avons besoin de la nature, que nous y mettions le pied ou non. Il nous faut un refuge même si nous n'aurons peut-être jamais besoin d'y aller. Je n'irai peut-être jamais en Alaska, par exemple, mais je suis heureux que l'Alaska soit là. Nous avons besoin de pouvoir nous échapper aussi sûrement que nous avons besoin d'espoir.

Edward Abbey, Désert solitaire

Au-delà du mur

Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d’asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l’atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C’est l’antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et des plaines. Allez-y. Vivez-y. Marchez doucement et sans bruit jusqu’en son cœur. Alors… Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et seulement un peu en pente contraire. Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin. Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp, puisse le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie, puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour et la Grande Ourse vous bercer la nuit.

Edward Abbey, Un fou ordinaire

Un mysticisme âpre et brutal

Je ne suis pas ici seulement pour échapper un temps au tumulte, à la crasse et au chaos de la machine culturelle, mais aussi pour me confronter de manière aussi immédiate et directe que possible au noyau nu de l'existence, à l'élémentaire et au fondamental, au socle de pierre qui nous soutient. Je veux être capable de regarder et d'examiner un genévrier, un morceau de quartz, un vautour, une araignée, et de voir ces choses comme elles sont en elles-mêmes, vierges de toute qualité attribuée par l'homme, catégories scientifiques comprises. Voir Dieu ou la Méduse face à face, même si cela implique de risquer tout ce que j'ai d'humain en moi. Je rêve d'un mysticisme âpre et brutal dans lequel le moi dénudé se fonde dans un monde non humain et y survit pourtant, toujours intact, individué, discret. Paradoxe et socle de pierre.

Edward Abbey, Désert solitaire

Une petite feuille

La planète est plus grande que nous ne l'avons jamais imaginée. Le monde est plus froid, plus ancien, plus étrange et plus mystérieux que nous ne l'avons jamais rêvé. Et nous, misérables créatures humaines avec nos innombrables outils et jouets et peurs et espoirs ne sommes qu'une petite feuille sur le grand arbre efflorescent de la vie.

Edward Abbey, Un fou ordinaire

Je n'imagine pas le monde s'améliorer

Je n'imagine pas le monde s'améliorer. Comme toi, je le vois plutôt empirer. Je vois la liberté qu'on étrangle comme un chien, partout où mon regard se pose. Je vois mon propre pays crouler sous la laideur, la médiocrité, la surpopulation, je vois la terre étouffée sous le tarmac des aéroports et le bitume des autoroutes géantes, les richesses naturelles vieilles de milliers d'années soufflées par les bombes atomiques, les autos en acier, les écrans de télévision et les stylos-billes. C'est un spectacle bien triste. Je ne peux pas t'en vouloir de refuser d'y prendre part. Mais je ne suis pas encore prêt à battre en retraite, malgré l'horreur de la situation. Si tant est qu'une retraite soit possible, ce dont je doute.

Edward Abbey, Seuls sont les indomptés

Etre capable de regarder

Je veux être capable de regarder et d'examiner un genévrier, un morceau de quartz, un vautour, une araignée, et de voir ces choses comme elles sont en elles-mêmes, vierges de toutes qualité attribuée par l'homme, catégories scientifiques comprises.

Edward Abbey, Désert solitaire

Véritable patriote autochtone

Véritable patriote autochtone, Smith ne faisait serment d'allégeance qu'à la terre qu'il connaissait, pas à cette enflure farcie de propriétés privées et d'industries, terre d'exil d'Européens déplacés et d'Africains inopportunément transplantés, connue collectivement comme les Etats-Unis.

Edward Abbey, Le gang de la clef à molette

La surface des choses

La surface des choses m’apporte suffisamment de bonheur. À dire vrai, elle seule me paraît avoir une quelconque importance. Des choses comme une main d’enfant qui serre la vôtre, la saveur d’une pomme, l’étreinte d’un ami ou d’une amante, la douceur soyeuse des cuisses d’une jeune femme, le coucher de soleil sur la roche et les feuilles, l’entrain de telle musique, l’écorce de cet arbre, la lente abrasion du granite et du sable, une chute d’eau cristalline dans une marmite de grès, le visage du vent : qu’existe-t-il d’autre ? De quoi d’autre avons-nous besoin ?

Edward Abbey, Désert solitaire

Une nécessité vitale

Non, le monde sauvage n'est pas un luxe, mais une nécessité de l'esprit humain, aussi vitale pour nos vies que l'eau et le bon pain.

Edward Abbey

Croire en Dieu ?

Croire en Dieu ? En une vie après la mort ? Je crois en ce rocher qui est sous mes pieds.

Edward Abbey

Que puis-je dire à ces gens ?

Que puis-je dire à ces gens ? Comment puis-je libérer, désincarcérer ces mollusques à roulettes enfermés dans leurs coquilles de métal hermétique ? La voiture comme boîte de conserve, le ranger du parc comme ouvre-boîte. Hé ho ! ai-je envie de crier, hé ho les gars, bon sang sortez de vos foutues machines, enlevez-moi ces putains de lunettes de soleil et ouvrez grand les yeux, regardez autour de vous ; jetez-moi ces satanés foutus appareils photo ! Bon Dieu les gars, qu'est-ce que c'est que cette vie, si à tant s'inquiéter il n'est de temps pour s'arrêter, pour contempler ? Hein ? Enlevez un peu vos chaussures, descendez la braguette, pissez joyeusement, plantez les orteils dans le sable chaud, éprouvez-moi cette terre crue et rude, cassez-vous un peu les ongles de pied, que du sang coule ! Et pourquoi pas ? Bon sang, Madame, ouvrez-moi cette fenêtre ! Vous ne voyez rien du désert si vous ne le sentez pas. C'est poussiéreux ? Bien sûr que c'est poussiéreux – c'est l'Utah ! Mais c'est de la bonne poussière, de la bonne poussière rouge de l'Utah, riche en ferraille, riche en raillerie. Coupez-moi ce moteur. Sortez de cette caisse de tôle et étirez un peu ces jambes variqueuses, enlevez votre soutien-gorge et prenez un peu de soleil sur vos vieux trayons ridés ! Et vous, Monsieur, qui regardez la carte pendant que votre radiateur bout et qu'un tampon de vapeur bouche votre circuit d'essence, exfiltrez-vous de cette boîte de merde chromée siglée GM et allez marcher un peu – oui, laissez donc la vieille bourgeoise et les gnards hurlants, tournez-leur le dos et allez marcher droit dans les canyons, perdez-vous un moment, revenez quand foutu bon vous semble, ça vous fera sacrément bien à vous et à elle et à eux. Et aussi : lâchez un peu la grappe à vos enfants, laissez-les sortir, qu'ils aillent escalader les rochers et chasser les serpents à sonnette et les scorpions et les fourmis rouges – oui, Monsieur, laissez-les sortir, libérez-les ; comment osez-vous emprisonner des petits enfants dans votre foutue carriole toutes options sauf les chevaux ? Oui, Monsieur, oui, Madame, je vous en conjure, sortez de vos fauteuils roulants motorisés, levez vos culs vulcanisés, tenez-vous debout comme des hommes ! comme des femmes ! comme des humains ! et marchez – *marchez* – MARCHEZ sur notre terre douce et sacrée.

Edward Abbey, Désert solitaire

Vivre comme des hommes

Nous nous soucions du temps. Si nous pouvions apprendre à aimer l'espace aussi profondément que nous sommes aujourd'hui obsédés par le temps, nous découvririons peut-être un nouveau sens à l'expression vivre comme des hommes.

Edward Abbey, Désert solitaire

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