Elle a tu alors son chant, enceinte de cette vallée

Elle soupirait après le retour des guerriers

Elle aspirait en elle nos dix couleurs,

Les mêlant pour une vie neuve au creux coulant

De ses seins sémaphores

Et voilà que le soleil dissimulé derrière les branches

En damier peint l’envers de mes paupières abaissées

C’est ainsi que j’ai commencé de galoper par les plaines du Midi dévorant,

Sous les dards bleus de Tes yeux dévoilés

Et Tu étais Dieu, pour moi, pour une première fois,

Parce que je T’ai ensuite oublié

Tu ne ressemblais à rien

Que j’eusse pu imaginer autrement,

Tu avalais mes prunelles et calmais mes cheveux de Ton vent que je ne saurais nommer

Tu éloignais de moi tout fantasme,

Je ne craignais plus le démon, ni sa flèche

Qui vole le jour et dépouille ma nuit

Elle a tu alors son chant, délivrée de cette vallée

Elle court devant le retour des guerriers

Et voilà que le soleil dissimulé derrière les branches

En damier peint l’envers de mes paupières abaissées