Au carrefour de la vie, il y avait évidemment plusieurs routes

Une bleue, une grise et une rubis noir aussi

Laquelle avons-nous choisie

Laquelle s’est imposée sans alors qu’on le sût

Laquelle il fallait prendre

Laquelle éviter

A quoi renoncer A quoi se lier

Se souvenir des jours anciens où rien n’était assez dense

Où rien n’avait de sens

Que ce qu’on aurait bien voulu y mettre

Se souvenir d’autres moments singulièrement intenses

Y songer comme un petit tas oublié

De préparatoires secrets

Ou comme une terre à quoi on s’arrachait

Comme un destin à jamais raté

Comme une ligne avant la courbe

Ou comme une nuit qui voulait son matin

Et dont la lumière maintenant tombée crue

Rappelle l’obscure pâleur

De ces étoiles qu’on adorait

De ces ténèbres que parfois aussi on haïssait

D’un amour secret

Se rappeler les monstres intérieurs dévorants

Si simples si savants de notre mort

Convoquer le temps où c’était le temps qu’on détruisait

Avant qu’une, avant que deux vies neuves

Avalent la nôtre

Et changent notre ascension en élévation

Au carrefour de la vie il y avait surtout une forêt obscure

Où entrer une fois c’est choisir toujours



Auprès de la rose du cœur

J’ai mis un peu de terre

Et puis une souffrance

Je ne sais pas

A qui elle est

Anonyme

Personnelle

Je l’ai mise avec joie

Sous les entrailles

De la rose du cœur

La rose du cœur

Ça veut dire

La solitude – l’amour seul

Ça existe