LES CŒURS SE LÈVENT.

L’enfer expliqué aux vieux cons, mon père compris.

Aujourd’hui nous voyons sous nos yeux tranquilles se réaliser tout ce que nous avions décrit comme d’hirsutes prophètes hurlant sans voix dans le désert absurde de l’enfer, sans oreille pour nous entendre.

Ce que nous décrivions hier était vrai hier comme aujourd’hui et demain. Ce que nous décrivons est marqué du sceau du présent.

L’éternité n’est que présence et présent.

L’actualité nous dégoute.

Papa, tu n’écoutes pas ce que je dis ! Je suis un étranger pour toi.

Nous savons depuis la création du monde qu’il ne restera pas pierre sur pierre et que le monde que nous voyons sera détruit. Cela ne nous inquiète pas. Cela est toute notre espérance.

Papa tu as cru en un monde où tu possédais ce que tu voyais, tu l’as eu après des efforts et des sacrifices incroyables, tu l’as eu et détruis à force de le posséder, en le possédant, tu as construits l’enfer… ton bien être et le mien fut l’enfer des autres… ton bien être fut mon enfer à mesure que je suis devenu un autre.

L’enfer ci-dessus évoqué étant tout ce que nous devons soulever et retourner pour organiser notre réveil, le réveil d’un peuple, celui d’un amour, d’une liberté retrouvée, celui d’une âme éternelle.

Papa j’ai bien compris que tu ne m’aiderais pas.

Tu es un bourgeois.

L’enfer déploie ses sinistres talents, il peut bien aligner une armée d’hommes de ton espèce tous acquis à sa cause, quand bien même nous serions plus que dix sur toute la surface de la terre à ne rien posséder, nous serions vainqueur.

Papa, tu n’es que ce que tu possèdes, sinistre néant… Quel est ton prénom ?

L’enfer, lente dérive de l’orgueil humain, lente et sûre perdition, longtemps préméditée, de petits renoncements en petits renoncements, à coup de jouissance, ou de promesse de jouissance, de paradis déjà marketing, d’hommes qui se croient Dieu, l’éternité s’est effacée derrière ta vision, derrière tous tes biens, l’avoir finit par détruire l’être. Avoir tout et n’être rien !

L’enfer ci-dessus cité donne des résultats brillants !

Le XXème siècle assassin est ton siècle

Tu as montré ta capacité à transformer une cour de récréation en théâtre où des hommes, surhomme ou méta-homme bien élevés oublieux de leur évidente nature, oublieux de leur humanité, armées jusqu’aux dents pour posséder encore et plus encore comme pour jouer et se plaire à eux même, à toi seul.

Papa je suis malheureux à la campagne, dans notre résidence secondaire

Le XXI repart de plus bel, il danse ton avenir, charnier hideux, il danse sans être capable d’ouvrir ne serait-ce qu’à demi les yeux

Il ne restera pas pierre sur pierre, Papa

L’enfer cherche une âme depuis toujours

Je donne la mienne contre toi !

Il cherche à se loger au cœur de notre mystère. Toute la pensée des lumières (sombres au fond)

C’est moi

Les empires un et deux (mais surtout un et deux)

C’est moi

Hitler

C’est moi

C’est tout moi

L’enfer mûri, presque parfait- il se perfectionne !- l’orgueil s’auto gratifie et se décore – nous chions positivement sur toutes ces décorations que nous distribuons !-

Papa je te vois fière de ta décoration.

Le monde qu’ils tiennent leur échappe … comme un enfant avec ses jouets…A la fin il casse tout, triste monde, pauvres hommes !

Poussière Papa, pardonne-moi de vouloir faire de toi un homme libre et joyeux. Tu es bien plus Papa, écoute ce que je te dis, tu es bien plu Papa.

Sainte colère, Christ en croix.

L’enfer est le refus d’être

Cette évidence qui m’échappe, l’enfer étant la terre livrée aux lubies mégalomaniaques de l’Homme réduit à un petit propriétaire… Papa