Les « ni Dieu, ni maître » fleurissent toujours sur les routes sanglantes qui mènent vers le tombeau des civilisations. Certes, la poésie des Debord, des Ferré, soulève encore les tripes : mais ces hommes sont acceptables dans leur état, c’est-à-dire celui de bouffon, et non dans celui de politique. C’est la grande erreur du XXè siècle et de nos pères en particulier que d’avoir cru dans la poésie – et ainsi d’autres avant eux avaient cru dans le flot des paroles de la pythonisse ou dans le foie du chameau – comme moment politique. On a laissé les chiens fous vaquer dans la cour solennelle des grandes assemblées et ils y ont légiféré.

Nous sommes les enfants de personne, 2005.