Aux environs de 18 heures, les premiers cocktails Molotov pleuvent sur le Palais présidentiel, dans le quartier de Héliopolis, où les protestataires ont convergé. Sur la chaîne ONTV, qui retransmet en direct les événements, des manifestants hurlent: «Le peuple veut la chute du régime!» - des slogans entendus il y a deux ans, dans les rassemblements anti-Moubarak. À la tombée de la nuit, un mort était à déplorer.

Sur place, des témoins évoquent des scènes de panique et d'incompréhension. Parmi les protestataires, beaucoup d'activistes appartenant au Mouvement de la jeunesse du 6 avril et de supporteurs du Front de salut national, la principale coalition de l'opposition laïque. Mais aussi de plus en plus d'hommes encagoulés de noir, les fameux «Black Blocs» se revendiquant d'un mouvement anarchiste inspiré d'Europe. Faut-il y voir le début de l'opération «Gaber» - du nom de ce jeune activiste mort sous les balles des forces de l'ordre en novembre dernier - tant promise par ces révolutionnaires d'un nouveau genre?

Le Figaro