Réaliser que Dieu est tout petit, et que c'est en devenant aussi petit, aussi fragile que l'on peut connaître cette fleur légère. Dieu est une fleur fragile qu'à chaque instant l'on froisse, l'on brise, l'on arrache et qui ne dure qu'afin qu'enfin on lui ressemble. Ce Dieu qui a si besoin de nous, et qu'on ne voit pas. Parfois, son parfum nous monte aux narines et c'est la vie qui revient. "Dieu était dans la brise légère". "Pierre, m'aimes-tu ?" (trois fois). "Qui m'a vu a vu le Père". "Si vous ne devenez pareils à ces petits enfants." Jamais le Christ ne dit que Dieu est grand. Dieu est petit, infirme, sanguinolent, oublié, terrassé. C'est la rose éternelle qui souffre chaque jour mille morts qui la faneraient définitivement si elle n'aimait autant, c'est-à-dire si elle n'était l'être, et la puissance de l'être, et l'accroissement de l'être, et la multiplication de l'être. Dieu est si petit - et nous pouvons ainsi l'aimer, nous les rien, nous les esseulés, nous les minables.