Quand, en 1936, dans les régions sous influence anarchiste, certains petits villages se débarrassèrent « spontanément » de leur conseil municipal, qui ne les représentait pas, pour le remplacer par le « syndicat », c’est‑à‑dire le rassemblement des hommes et femmes valides et au travail, pouvait‑on vraiment parler de spontanéité ? (Ajoutons que souvent les détenteurs du pouvoir s’étaient enfuis, effrayés.) Il n’y avait là aucune création de l’anarchisme, mais un retour à des coutumes anciennes, médiévales, lorsque le village était gouverné par l’assemblée de tous les adultes qui élisait le « conseil ouvert » : le pouvoir communal.

Anarchisme et non-violence n°29 (avril/juin 1972), L’Espagne révolutionnaire, De la doctrine sociale de l’Église à 1864.