C’est pour nous un devoir d’humanité de mettre à la disposition de tous les hommes les richesses que Dieu leur a données. À tous il a donné la terre en patrimoine, afin qu’ils vivent de ses fruits. Seule une cupidité effrénée peut pousser certains à revendiquer ce don du ciel et à s’approprier la nourriture et les richesses destinées à tout le genre humain. Ces biens communs que les hommes, dans leur corruption, se sont partagés, Dieu ne voulait pas qu’ils fussent le monopole d’une minorité, mais qu’une partie en fut réservée pour soulager les souffrances du peuple… Dans une République où certains sont gavés de richesse et où d’autres manquent du plus strict nécessaire, ni la paix ni le bonheur ne sont possibles.

Père Jean Mariana, De rege et regis institutione, 1599.