Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé tout le XXe siècle a enfanté un monde toujours plus ambigu. Les spectres de technologies sinistres errent dans le paysage des communications et peuplent les rêves qu'on achète. L'armement thermonucléaire et les réclames de bossons gazeuses coexistent dans un royaume aux lueurs criardes gouverné par la publicité, les pseudo-évenements, la science et la pornographie.

J. G. Ballard, préface à l'édition française de Crash ! (1973) in La trilogie du béton, Denoël, 2006.