Notre civilisation n'est elle pas en train de dévorer toute la création avec ses dents de fer ? Les animaux, les plantes, les forets qu'elle transforme en papier, l'air dont elle fait de l'engrais, la terre de tous cotés qu'elle exploite et dont elle arrache les entrailles minérales. Et partout autour de nous que de détritus, que de décombres, que d'ossements, que de matériaux sucés que nous foulons sous nos pieds ! Toute la nature souillée et abimée avec nos affiches, nos usines et nos pompes à essence !

Paul Claudel, Au milieu des vitraux de l'Apocalypse (1929), Gallimard, 1966.