Les fables présidentielles
2007
Maître Réac sur son arbre perché tenait en son bec un suffrage.
Maître Sarko, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage :
"Eh bonjour monsieur du Réac,
que vous avez raison, la France est dans la flaque.
Sans mentir si votre bulletin
me fait gagner le scrutin
nous allons liquider l'héritage soixante-huitard."
A ces mots le Réac ne peut qu'être d'accord
et pour montrer sa grande joie
il ouvre un large bec et laisse tomber sa voix.
Le Sarko en profite et dit:
"Mon bon monsieur,
apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un quinquennat sans doute."
Le Réac, honteux et confus,
jura, mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus.
2012
Le Sarko ayant ouvert à gauche tant qu'il put,
se trouva fort dépourvu quand l'élection fut venue.
Pas assez de report de voix de la droite nationale.
Il appela au vote utile
chez son ennemie la Marine,
la priant de lui céder quelques voix pour subsister jusqu'à l'élection prochaine.
Je vous payerai soyez certaine
Aux législatives. Foi de Sarko, et vous gagnerez l'gros lot!
Le Réac est rancunier, c'est là son moindre défaut.
"Que faisiez vous pendant cinq ans?" dit-il à cet imposteur.
"Nuit et jour, à tout venant, je recrutais à gauche, je dépensais, j'aggravais l'immigration, je travaillais au multiculturalisme,
je créais l'UOIF, je luttais contre les discriminations, j’introduisais la théorie du genre à l'école... bref, j'appliquais mes idées, ne vous déplaise.
Vos idées ? J'en suis fort aise ! Eh bien perdez maintenant."