Nous sommes en plein Paris, au début du mois d’avril. Des dizaines, peut-être des centaines d’étudiants se rassemblent pour honorer la mémoire de leur défunt gourou, au mépris des lois de la République, qui ne condamnent pas l’idolâtrie mais son exhibition religieuse sur la place publique. Dans ce ghetto urbain, l’omerta a assez duré. Des cierges ont même été déposés à l’intérieur de l’université, censé être le lieu sacral de transmission du savoir. Des portraits géants se dressent, défiant impudemment la laïcité la plus élémentaire. Dans cette rue obstruée par les croyants, des autels se mettent en place, une prière de rue silencieuse a même eu lieu mercredi, sous couvert d’une « veillée mortuaire » organisée par les ouailles du messie sacrifié. Que ce dernier repose en paix, sans que les turpitudes de ses troupes ne lui soient injustement imputées post mortem. Plus que de longs discours, devant la lâcheté du pouvoir politique, sans doute trop craintif de perdre de précieuses voix bourgeoises en cette période de campagne électorale, les images parlent d’elles-mêmes. C’était cette semaine rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement de Paris :

Jean de Lavaur