La révolution, comme un absolu et une rupture totale, c'est saint François, saint Benoît Labre, c'est la rupture violente avec le monde du péché, pour être avec le Christ, la non-acceptation du monde dans l'acceptation de la Création. La grande trahison de la Révolution des révolutionnaires, c'est d'avoir éliminé cette vraie Révolution, pour une image temporelle et charnelle qui ainsi prise est une illusion. Mais ceux qui ont fait en eux la vraie Révolution, et rompu avec tout , pour le Tout, ils doivent accomplir des révolutions dans le monde, être dans le temporel dans une situation révolutionnaire. Voilà ce qui a manqué, et ce qu'on paye maintenant.

Jacques Maritain, journal du 8 aout 1947.