L'homme tremblait jadis devant la nature: L'orage, l'éclipse, la comète étaient pour lui des phénomènes mystérieux et redoutables. Ils sont désormais explicables, prévisible, classés et, en partie, domestiqués. La vielle peur est exorcisée. Mais qu'avons nous gagnés puisque nous tremblons davantage encore, non pas devant la colère des dieux, mais devant l'oeuvre des homme, devant des possibilités de destruction dont l'envergure dépasse à l'infini celle de tous les cataclysmes naturels? La grande peur n'a rien perdu de son atrocité en descendant du ciel sur la terre...

Gustave Thibon. Parodies et mirages ou la décadence d'un monde chrétien. Notes inédites (1935-1978)

(C. XXVI. - 24.3.57)