De même que l’Incarnation réalisée dans le Dieu-Homme scelle une nouvelle alliance entre Dieu et sa créature, elle rétablit un lien entre Dieu, l’homme et sa création. Pas plus que l’Ancien Testament, le Nouveau ne divinise les forces de la nature ; pourtant il est imprègne de son amour. La méfiance et la haine puritaine d’une nature qui porte la marque du péché, caractéristiques du christianisme de la Réforme et de la Contre-réforme, sont parfaitement absentes de l’Évangile. Au contraire, la simplicité évangélique est revêtue de toutes les couleurs du printemps. L’univers de la parole et de la vie chrétiennes n’est pas celui de la ville, ni de l’usine, mais des vignerons et des bergers. La création n’est pas l’ennemie, mais l’œuvre de Dieu : une immense parabole où qui sait lire peut découvrir sa volonté.

Bernard Charbonneau