J’avoue que je ne suis pas enchanté par l’idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que l’état normal de l’homme est de lutter sans fin pour se tirer d’affaire, que cette mêlée où l’on se foule aux pieds, où l’on s’écrase, où l’on se marche sur les talons et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus désirable pour l’humanité (…) Il est très convenable que tant que richesse est puissance et que l’objet de l’ambition de chacun est devenir aussi riche que possible, le chemin de la fortune soit également ouvert à tous, sans faveur ni partialité. Mais le meilleur état pour la nature humaine est celui dans lequel personne n’est riche, personne n’aspire à être riche et ne craint d’être renversé en arrière par tant d’effort que les autres font pour se précipiter en avant.

John Stuart Mill cité par Merejkovski dans Le règne du mufle roi.