Nous, Catholiques romains, savons que nous venons d'entrer dans le temps de l'action. Chrétiens, non socialistes non capitalistes, savons que ce devoir d'agir est la concrétisation du devoir d'espérance faisant de nous des Hommes debout. La crise financière mondiale nous convoque, nous, écologistes intégraux, comme jamais elle ne convoqua par le passé les femmes et les hommes de foi et d'espérance. Les Hommes de charité. La crise financière mondiale vient de prouver que l'idéologie du progrès, avec sa croyance en la toute puissance de la technologie et du système bancaire orchestrant la mythologie de la croissance n'est en réalité pas toute puissante. La preuve vient d’être apportée aux incrédules que la toute-puissance du progrès n'était qu'une puissance secondaire. C'est un système qui vient de s'effondrer sous nos yeux. C'est le dogme de la modernité prédatrice qui vient de faillir. Nous, anti-techniques, nous ne sommes pas de cette modernité-là et savons que nous devons œuvrer au surgissement d'une nouvelle modernité. Débarrassée des défauts du passé, celle-là. Des asservissements de la personne humaine par la chaine industrielle. De l'arraisonnement du corps par la logique techniciste. Et tous les plans de sauvetage de l'automobile nous prouvent l'incapacité des élites à penser un autre modèle de bien commun, enfermées qu'elles sont dans une doctrine fatale de la croissance. Doctrine qui contamine la planète, appauvrit les peuples, asservit les individus au diktat concentrationnaire du code-barres. Le système bancaire implose, révélant le vice à l'origine de sa logique même. Logique inique du prêt à intérêt. Dégénéré en spéculation éhontée. Pas grave. On réinjecte des milliards pour le maintien de cette logique obsolète et mortifère. Nous ne tirons aucune leçon de l'expérience. On s'entête. Mais si nos élites, à l'unisson, s'entêtent, preuve nous est donnée que tout changement ne pourra venir que des initiatives micro-collectives, locales, communales et régionales. Un changement radical de modèle basé sur le don, la générosité, l'enthousiasme, le partage, à moins d'être imposé par des évènements catastrophiques, ne peut être organisé d'en haut. Trop risqué. Trop dangereux. Les métamorphoses ne peuvent venir que de nous, consciences en acte, êtres d'espérance et de volonté tournés vers le service de la vie. Nous, anarchistes de droit divin, appelés distributistes, non gnostiques, non antisémites, universalistes, Amoureux, Frères, We few, we happy few, we band of brothers, incorruptibles sinon par la Grâce, rachetés dans le Sang, martyrs en puissance, Fils et pères, Français, savons que nous tenons entre nos mains l'avenir du vivant. Nous sommes les hommes égarés dans le pire meilleur des mondes, et nous refusons, maintenant, de céder un pouce de terrain. L’heure est à la révolte spirituelle contre le pire meilleur des mondes que l’on veut nous faire, l’heure est à l’incarnation, l’heure est aux sentinelles de l’invisible, l’heure est à la vie contre la mort, l’heure est à l’être contre l’hédoniste ultra-individualiste, l’heure est au devoir contre le droit, l’heure est à la cause commune contre le droit particulier, l'heure est au don de soi contre l'esprit procédurier, l'heure est à l'Histoire contre la fin de l'Histoire. L'heure est à la poétisation du monde par l'action. Un Dieu donc pas de maîtres. Divine Anarchie. Anarchie de droit divin.