Front national (1941-1949)

Mouvement français de résistance à l'occupant allemand, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Bien que créé à l'instigation du parti communiste, il recruta dans tous les milieux sociaux, politiques et confessionnels. À la fois politique et militaire, implanté dans les deux zones, le mouvement, se proposant de faire en son sein l'union de tous les résistants, refusa toute fusion avec d'autres mouvements de la Résistance. Par l'action de ses troupes, les Francs-tireurs et Partisans français, et par sa propagande incessante, il répandit largement les mots d'ordre d'action immédiate, de grève et d'action de masse, d'insurrection nationale.

Représenté au Conseil national de la Résistance (CNR) par Pierre Villon, il était, à la Libération, le plus important des mouvements de la Résistance. Il essaya, après la Libération, de constituer un grand parti de la Résistance, mais échoua et se désagrégea.

Toutefois, le Front national des écrivains, qui, animé par Louis Aragon, avait sous l'Occupation publié les Étoiles et les Lettres françaises, eut une existence plus longue.

(Larousse)

Le Front national, ou Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, est une organisation politique de la Résistance intérieure française créée par le Parti communiste français vers mai 1941. Il reprenait le nom du Front national, organisation de coordination des partis nationalistes français de droite qui a été active entre 1934 et 1938, avec laquelle il n'y a pas de filiation.

Les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) en furent la branche armée.

Créé le 15 mai 1941 par Jacques Duclos et Georges Politzer (+1942), remplacé par Pierre Villon dans la clandestinité, le Front National devient l'organisateur et la représentation « politique » des groupes de lutte armée : les Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Avec le Front national, le Parti communiste mettait son organisation clandestine, déjà bien structurée, ainsi que l’expérience de ses militants, au service d’un large rassemblement de résistants, ouvert à tous les Français, « hormis les capitulards et les traîtres ». La Une de L'Humanité clandestine de Juin 1941 signée « Front National » est reproduite par Henri Amouroux. Les communistes furent nombreux, mais avec un thème aussi rassembleur que « Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France », des adhésions vinrent de partout; ce nouveau Front national compta parmi ses militants et ses cadres des membres de la SFIO, comme Claude Jordery, ancien député socialiste, mais aussi des catholiques, des militaires, etc. Parallèlement à la lutte armée des FTPF, il se consacra à la propagande, à la fabrication de faux-papiers, au soutien logistique des clandestins et au sabotage.

Ce Front national a participé au Conseil national de la Résistance (CNR). On reconnaît son influence et celle du Parti communiste dans les mesures économiques et sociales portées dans le programme du CNR et appliquées après la Libération.

Pendant la guerre, on a également nommé « Front national » :

Un organe du comité directeur du « Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France » ;

Différentes revues clandestines liées à ce mouvement de résistance ;

Par extension, le terme désignait différents groupes de résistants à l'occupation nazie, disséminés à travers la France.

Le Front national publia de nombreux journaux et feuilles clandestines, locaux et nationaux :

Les Lettres françaises

Revue des écrivains français regroupés en Comité national des écrivains. Fondée en octobre 1941 par Jacques Decour et Jean Paulhan, 25 numéros seront publiés. Les Lettres françaises paraîtront après la Libération, jusqu'en 1972.

L’École laïque (1941) ;



La Terre, monde rural. Crée en 1937, puis passé dans la clandestinité durant l'occupation.

Le Médecin français (mars 1941) animé par le docteur Raymond Leibovici ;

Musiciens d’Aujourd’hui, feuille clandestine tirée à 2500 exemplaires, dont André Fougeron a réalisé la maquette, qui devient Le Musicien d’Aujourd’hui lorsqu’elle est intégrée aux Lettres françaises clandestines ;

L’Université libre (104 numéros, de novembre 1940 à octobre 1944), animé par Georges Politzer, Jacques Solomon (gendre de Paul Langevin) et Jacques Decour ;

Les Allobroges (1942), région Isère-Hautes Alpes ;

L’Étudiant patriote (1941).

Le Lycéen patriote, organe du Front national étudiant des lycées, collèges, écoles techniques (1944).

Le Front National, journal.

Le Patriote, journal du Front national.

Le Patriote du Sud-Ouest, organe du Front national.

Après la Libération, le Front National tente de porter le projet d'un mouvement « patriotique et civique » pour la « renaissance » du pays. Il est le pendant du Mouvement de libération nationale qui regroupe des mouvements de résistance spécifiquement non communistes. Repris en main par le PCF en décembre 1945, il entre en déshérence à partir de 19493.

(WP)