Dominique Venner s’est suicidé en se tirant une balle dans la bouche devant le maître autel de la cathédrale Notre Dame de Paris.

Il m’était très antipathique. Et ce n’est pas parce qu’il était « païen », car je connais des païens qui me sont très sympathiques. Derrière son paganisme, il y avait en fait, comme on le voit dans son dernier message (celui de son blog, avant de connaître la lettre qu’il a laissée), mais comme on le voyait aussi dans sa façon de dire l’histoire, un athéisme total et donc un rejet absolu, haineux, de tout ce qui est religieux. Il y avait chez lui quelque chose de satanique. C’est ce que je percevais. Et sa mort le confirme.

La mise en scène de son suicide montre sa volonté de blasphème. Le suicide dans un lieu consacré est un double crime : un meurtre et une profanation. C’est une provocation satanique, à la fois immonde et pathétique. La cathédrale demeure, Dieu aussi. Mais Venner disparaît. Le geste de révolte contre Dieu, qui se veut spectaculaire, n’a en réalité aucune consistance. Aucune consistance humaine, et aucune consistance historique.

Mais le destin de son âme est terrifiant.

Yves Daoudal, 21 mai 2013