"Nos problèmes viennent de notre acceptation de ce système pourri."

La Conférence des évêques des Etats-Unis donne un coup d'accélérateur à la béatification de Dorothy Day (1897-1980), militante et fondatrice du Mouvement ouvrier catholique.

Née à Brooklyn, élevée à San Francisco et à Chicago par une famille de la classe moyenne, Dorothy Day s'installe en 1916 à New York où elle va mener une existence libre et collaborer à des journaux socialistes (The Liberator, The Masses, et The Call qu'on la voit, ci-contre, vendre à la criée). Elle milite dans des mouvements pacifistes et féministes... En 1926, après la naissance de sa fille, elle quitte l'agnosticisme et vit une conversion à la foi catholique. Baptisée en 1927, elle fonde – à ses frais – un journal de combat (The Catholic Worker) pour faire connaître la doctrine sociale de l'Eglise. Puis elle fonde le Catholic Worker Movement (Mouvement ouvrier catholique), axé sur l'entraide, et lance un réseau de foyers de vie communautaire : d'abord des « maisons de l'hospitalité » pour les plus pauvres à New York (il y en aura 33 dès 1936), ensuite des fermes communautaires chrétiennes en milieu rural..

Le réseau prolifèrera aux Etats-Unis et à travers le monde. Dans les années 1950, les maccarthystes accusent Dorothy Day de communisme. « Dans les années 1960, témoignent ses biographes, elle gagne le respect d'un nombre significatif de catholiques américains et s'attire en même temps les éloges de leaders de la contre-culture, dont Abbie Hoffmann », alors qu'elle critique la « révolution » du consumérisme sexuel – ce panneau dans lequel tombe en bloc le mouvement hippie... « Elle avait une attitude progressiste en ce qui concerne les droits économiques et sociaux mais défendait l'orthodoxie catholique », s'étonnent les biographes. (Nous ne partageons pas leur étonnement). En 1971, Dorothy Day obtient le prix catholique Pacem in Terris. Elle meurt le 29 novembre 1980 à New York, où elle est enterrée au cimetière de la Résurrection de Staten Island. Jean-Paul II ouvrira son procès de béatification en l'an 2000.

Dorothy Day et le cardinal O'Connor : << Elle voyait, soulignait-il, que le monde se transformait en un énorme marché où l'argent tenait plus de place que quoi que ce soit d'autre. Elle voyait que les gens étaient transformés en instruments du commerce. Elle voyait la famille être traitée comme un marché...

Source : Plunkett