L’inconcevable danger de cette démocratie, c’est qu’elle porte systématiquement au sommet de la nation des êtres qui depuis quarante ans, au bas mot, se préparent entièrement à accéder aux honneurs, non comme s’ils devaient s’y faire serviteurs souffrants, non comme s’ils devaient devenir oblats pour le salut commun, non comme des dauphins qu’enseigneraient un Bossuet ou un Fénelon, mais simplement comme s’il ne s’agissait que de l’ultime compensation de leur vanité. Il suffit de mesurer la rage des vaincus, qu’ils soient Bayrou ou Royal, pour comprendre la logique de leur course aux honneurs.

Jacques de Guillebon, Eh bien la guerre !

Source :La Nef N°238 DE JUIN 2012