Nous ne devons plus nous contenter de jouer le rôle de bons samaritains, pansant les plaies d'une économie meurtrière, gardiens pitoyables et refuges des victimes du siècle ; il faut déclarer la guerre à l’ennemi de Dieu et des hommes, lui arracher des mains l'instrument monstrueux qui, par les voies des désespoirs terrestres, façonne une humanité que les duretés du temps conduisent aux désespoirs intégraux.

Que les clercs ouvrent les yeux et réapprennent à manier le glaive de la parole des Pères de l’Église ; le salut est à ce prix.

Que des économistes chrétiens se lèvent proclamant l'effondrement imminent des peuples et des vies sous la tyrannie de l'argent. Que les hommes d'action groupent au service de l’ère qui vient des coalitions massives de volonté et d’énergie. L'effondrement des systèmes monétaires, les faillites des banques, la dilapidation étatiste des richesses, les lamentables échecs des tentatives des maitres du monde : quel temps fut jamais plus fécond en opportunités ! Les glas des divinités sonnent ; c'est l'heure de Dieu.

Alfred Savoy, L'Eglise contre les banquiers, Esprit, mars 1933.