Le visage des temps qui sont nôtres et dont nous ne sommes déjà plus, visage à jamais meurtri par la mélancolie de la fin, est celui de l’interrègne déchirant d’une saison automnale dans les cieux, sur terre. Le plus absent, aujourd’hui, de tous ceux qui sont avec nous, Georges Bernanos, considérait avec la même tristesse le regret de ce qui n’est plus, la juste et sereine attente de ce qui sera.

Autant dire que nous sommes parfaitement seuls. Seuls à l’égard de ce passé – Joyce, Ezra Pound, Céline, Artaud – et seuls aussi, si ce n’est bien plus, à l’égard d’un présent qui n’est fait, désormais, que de notre propre mort, de notre écartèlement sur le vide. Seuls, misérablement, à l’égard enfin d’un avenir imminent, mais sans aucun visage, sans attraction ni désir.

Par bonheur, une certaine confrérie de chasseurs veille réunie sous l’emblème de L’ouverture de la chasse.

Toute vraie chasse est mystique.

Dominique de Roux, Maison jaune, 1969.