en 1917

c'en fut trop pour Lénine, il exigea

que l'on entreprit cette marche célèbre, depuis

devenue historique, florale

et non violente, vers le palais d'hiver,

lui même,

souriant, couronné de coquelicots,

il prit la tête du cortège, il y avait

aussi des tournesols -

en mâchant les graines naturellement, à la russe

les manifestants

furent salué par les troupes tsaristes

avec des gerbes de tirs aigus, ils fauchèrent

Lénine et Trotsky, Zinoviev

Kamenev, Radek, Boukharine - tous

ils furent abattus,

que le camarade J. Staline trouvât la mort

ne changea presque rien

: comme il est beau

le jardin de Tzarskoieselo, où

(pareils à l'enfant qui décapite des chardons) le prince héritier des Romanov, à l'aube

arrache la mauvais herbe,

tandis que son père toujours

souriant coupe les roses

encore aujourd'hui les rouges.

Yaak Karsunke, Flower power, Anthologie de la jeune poésie allemande, Esprit, janvier 1977.