Ces gens tirent leur nom de "jour" (journalistes). Il me semble qu'on pourrait plutôt le tirer de la nuit. Aussi je propose, puisque aussi bien le nom de journaliste est étranger, de les appeler "charretiers de la nuit", la corporation des "charretiers de la nuit". Je ne trouve pas du tout que ce terme convienne très bien aux vidangeurs à qui on l'applique. Mais les journalistes, eux, sont vraiment des "charretiers de la nuit", ils n'emportent pas les ordures la nuit, ce qui est à la foi un honnête métier et une bonne action, non ils apportent les ordures de jour, ou pour mieux dire ils jettent "de la nuit" sur les hommes sur les hommes, des ténèbres, de la brouille, bref ce sont des "charretiers de la nuit".

Soren Kierkegard, journal, aout 1854, cf XI A 342.