Pour moi, l’anarchisme, c’est un sentiment très médiéval, qui peut du reste coexister avec une fidélité royale. C’est ce que porte dans son cœur l’artisan, le paysan, le curé de campagne, le chevalier sans fortune, le petit peuple de France. Pris dans l’horreur de la révolution industrielle, ce petit peuple a compris très tôt les implications ultimes du nouveau système économique qui exigeait d’abolir tout ce qui entravait l’action des individus dans la libre poursuite de leur intérêt bien compris. Le capitalisme originel porte en lui la destruction de la famille, des coutumes et des mœurs léguées par l’histoire. Il est une révolution permanente, c’est ce que refusent de comprendre certains anticapitalistes de gauche qui l’associent à l’esprit conservateur, voire à la Réaction, ce qui est aberrant. D’une manière générale, je crois que la ligne de crête aujourd’hui se situe entre libéraux et antilibéraux, entre ceux à qui profitent le système et ceux qui en souffrent, entre les élites et le peuple pour aller vite. A nous de nous inspirer de toutes les pensées antilibérales, à l’exclusion de celles qui ont mené au totalitarisme (et qui du reste sortent généralement de la même “matrice” libérale), que ces pensées soient d’origine anarchiste, socialiste, populiste ou réactionnaire à proprement parler. Il faut retrouver l’âme du petit peuple de France.




Olivier Maulin, écrivain Français, septembre 2011, Novopress. Dernier livre paru: Les lumières du ciel, Balland.

"Deux fermes qui font une alliance, c’est le début d’un nouvel âge féodal."