Ce n’est pas seulement l’économie, c’est la civilisation même qui est pervertie. Ce mot connaît aujourd’hui toutes les hontes, il est presque synonyme de confort : du coup le premier banquier de Chicago passe saint François d’Assise en civilisation. La corruption du mot civilisation est devenue si générale que nos modernes ne l’emploient que pour signifier le développement avant tout matériel de l’humanité : la civilisation, c’est pour eux la barbarie ayant « l’odeur de la machine » et qui ne vaut mieux que la barbarie « ayant l’odeur de la forêt ».

Charles Journet. La valeur d’une civilisation, la vie intellectuelle, tome II n°4, Janvier 1929.