Anglais : Langage des ploucs. En effet, depuis que la planète se définit comme un village mondial, l'anglais, par voie de conséquence, est automatiquement devenu un dialecte. Ce patois archaïque subsiste encore dans la bouche des grands prédateurs financiers du globe terrestre et autres barbares de la civilisation économique.

Arabe : Comme sa sonorité l’indique, l’un des mots dont l’emploi est le plus difficile en français moderne.

Attali, Jacques : iakatali, pluriel d’Attila, disent les uns. Intellectuel opportuniste pour tous les autres. Attali écrivait en 1972, dans le journal Objecteurs de croissance : « Il est un mythe, savamment entretenu par les économistes libéraux, selon lequel la croissance réduit les inégalités. Cet argument permettant de reporter à « plus tard » toute revendication redistributive est une escroquerie intellectuelle sans fondement. » En juillet 2007, il accepte, pour le gouvernement Sarkozy de présider la « commission pour la libération de la croissance. » A ce titre, Jacques Attali incarne l'exception (bien française) qui confirme la règle selon laquelle il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Avortement : Crime contre l'humanité. En France, nous devons la légalisation de l'avortement à la loi Veil de 1975. Qu'une époque qui a connu les fours crématoires engendre l'avortement de masse n'est pas le moindre des paradoxes à l'œuvre dans le cerveau humain moderne. A moins qu'il n’y ait là une corrélation implacable. Que ce soit par l'action de Simone Veil, réchappée des camps d'extermination, que l'industrie abortive ait justement été rendue possible en France tend à prouver que la loi sur l'IVG représente une mesure préventive radicale contre la possibilité que naisse un deuxième Hitler. A moins qu'elle ne soit que le transfert logique de l'écoeurement et de la haine de Mme Veil à l'endroit du genre humain. Quoiqu'il en soit depuis 30 ans, l'embryon humain a-t-il un statut non humain. En effet, l'embryon porté par une femme (car la loi Veil ne concerne que les grossesses des femelles humaines, et non celles animales) n'est pas considéré comme humain car, en deçà de quinze semaines d'aménorrhée, l'avortement est possible. Pourquoi ? Car la loi considère qu'à ce stade, on ne peut pas encore parler d'être humain. Il est effectivement à craindre qu'un embryon porté par une femme puisse éventuellement aboutir à la naissance d'autre chose qu'un être humain. Cela n'est encore jamais arrivé, mais on n'est jamais trop prudent : imaginez la tête d'un homme à qui l'on apporterait, enveloppé dans les langes immaculées de la nativité, un petit bidet, fruit des amours de sa femme avec une faïence de quelque lieu d'aisance.

Chine : Véritable péril de l'occident. Pays récemment constitué par une génération d'enfants uniques et donc littéralement privés du sens de la fraternité.

Croissance : Symboliquement, dieu de la troisième génération, de type bacchique. Ses refrains d’abondance, de bombance, de fête infinie, menacent Thèbes, comme dans le mythe, de destruction rapide. Fascinées par ce sexe énorme et stérile dressé vers le ciel, certaines époques lui ont voué un culte aveugle et inconsidéré que nul ne pouvait remettre en cause sans risquer le sacrifice immédiat. Ere où tout est permis sauf la pensée critique. Techniquement, désigne la surexploitation à la fois de la terre, des ressources naturelles, des pauvres des pays riches et des pauvres des pays pauvres, par les riches unis de tous les pays. Système où l’argent prend une valeur inversement proportionnelle à celle de la réalité. Moment plus ou moins long préparant la catastrophe. « Pas de pitié pour les croissants » (Corbier, in Le club Dorothée, 1986). Voir aussi : Attali, lobotomie, bombe H, canuts, Ludd (Général), Anders.

Catholique : vx : violente injure. Emploi courant : benêt superstitieux, point trop méchant dans l’état de servilité où il a aujourd’hui été réduit. Emploi savant : sauvé.

Fasciste : en cas de débat houleux, à placer le premier sous peine de mort médiatique.

Féminisme : Mot formé sur le radical de femina, à propos duquel il est amusant de rappeler qu'il signifie "femelle d'animal" et, plus loin encore dans le passé "qui est sucée". Le féminisme est la forme qu'ont trouvées les femmes pour faire la guerre aux hommes et se croire ainsi leurs égaux. Dans cette tentative d'égaler les hommes en tout, elles sont parvenues à monter la moitié de l'espèce contre l'autre, réclamant de se faire monter tout de même comme bon leur semblait par qui elles voulaient. Et puisque l'ennemi, c'est l'homme, elles ont porté le conflit jusque dans les foyers, ou la guerre a commencé de se démocratiser afin de savoir qui était de vaisselle ce soir ou qui allait passer l'aspirateur. Madame ramenant un salaire comme Monsieur, il lui devint parfaitement intolérable qu'elle fût seule à pousser le caddie de courses et à se coltiner bébé en porte-kangourou. Le féminisme commença donc par remplacer le dialogue par le conflit au sein du couple. Puis il éradiqua la notion même de couple, jugée dégradante et avilissante pour l'image de la femme. A tel point que même les hommes, aujourd'hui, sont également féministes. On n'en croise à peu près plus qui ne soient pas davantage féministes que les féministes elles-mêmes. Ainsi le chef de Laurent Ruquier fut longtemps Isabelle Alonso. On reconnaît en général une féministe à ses cheveux coupés ras, affichant par là sa volonté d'affranchissement du complexe concentrationnaire où les maintiennent les hommes. Ce qui les rend à peu près aussi attirantes que la force centripète. Une étude sociologique sérieuse sur la métamorphose du monde du travail ne manquera pas de mettre en lumière que toutes les branches professionnelles dans lesquelles les femmes se sont introduites au nom de l'égalitarisme sexuel, c'est-à-dire toutes les professions, ont connu un déclin qualitatif immédiat et irréversible.

Front national : la jeunesse, quand elle s’emmerde, l’emmerde. Vraie-fausse raison de se révolter (voir rebelle). Loup-garou pour époque sans légende.

Humanisme : (toujours prôner un véritable –). Indispensable passe-partout politique et médiatique, confinant au fétiche. Assez proche en cela du gros Panda noir et blanc de Chine, l’homme, à l’heure où il ne sait plus qui il est, où il est, où il va, ni même s’il est encore, n’a jamais eu autant de supporters. Le terme forgé sur les ruines du Moyen-Âge désigne précisément celui qui aime trop l’homme, c’est-à-dire celui qui est prêt à le détruire pour assurer son bien. Les ignorants se le disputent jour et nuit, chacun assurant détenir la vraie formule magique. Bon sentiment le mieux partagé du monde, il a au moins le mérite, en période de cacophonie et de discorde de mettre tout le monde d’accord sur le dos de la Bête cachée dans un coin, généralement l’extrême-droite qui possède ce glaçant privilège d’être la seule, quoi qu’elle en ait, à ne pas pouvoir se réclamer du talisman. Exemples : « L’existentialisme est un humanisme » (Sartre) ; « Le communisme est un humanisme » (Marie-Georges Buffet) ; « Le féminisme est un humanisme » (Simone) ; « Le pédophilisme est un humanisme » (Marc D.). A contre-emploi : «  Je suis un inhumanisme » (Jean-Claude Albert-Weil) ; « L’humanisme est un nihilisme » (Guillebon) ; « L'antisémitisme est un humanisme » (Garnier-Duguy)

I : Immigration : toujours à stopper et à relancer simultanément.

J : Juif : instrument désuet de paix entre les nations. D’après les légendes, le Juif fut d’un emploi merveilleux au temps où l’on savait s’en servir. Il semblerait que ce savoir a été délibérément oublié et interdit.

Kahn, Jean-François : Journaliste, représentant la pensée rebelle officielle. Persuadé qu'il pense mal, il rêve en secret d'être censuré afin d'avoir la preuve qu'il est un penseur véritablement dérangeant. Directeur de l'hebdomadaire indépendant Marianne, et à ce titre empêché plus souvent qu'à son tour de s'exprimer, rien ne lui ferait plus honneur qu'une interdiction à sa propre liberté d'expression. Ça serait là l'ultime reconnaissance de ses pairs, la gratification dernière sur laquelle il fantasme comme une jeune actrice infatuée d'elle-même ne rêve que de César et de standing-ovation. Dans son opus hautement corrosif : « Abécédaire mal pensant », nous pouvons trouver, par exemple, à l'entrée Besson, Eric, cette définition aussi iconoclaste qu'un enfonceur de portes ouvertes « Pour faire court, « félon ». » Personne, en effet, n'avait jamais osé dire de si décapante façon le retournement de veste de cet ancien militant socialiste. Autres exemples : « Kyrie eleison : Est à la musique vocale ce que la figure imposée est au patinage artistique. C'est très beau, mais, à la longue, un commentaire de Léon Zitrone ne ferait pas de mal. » ; « Séraphin : Ange particulièrement ridicule. » Ces attaques périlleuses contre les figures omniprésentes dans notre monde moderne, tant dans la vie de la cité que dans les médias, du chant chrétien et de ses symboles, est la marque d'un grand esprit incarnant le plus haut degré du courage et de la pensée décalée.

Mahomet : Caricature de prophète. Toute représentation en est pour cela interdite.

Onfray : Nom propre du néant. S'oppose en cela frontalement au Logos. A donné l'expression « Onfray mieux d'se taire ».

Pape : Véritable autorité politique de l'Europe.

Pédé : éructation dénuée de sens qui traverse parfois encore les gorges françaises.

Réactionnaire : c’est toi qui l’as dit, c’est toi qu’y es.

Rap : Abréviation moderne de Rapsodie. Logorrhée diarrhéique de chimpanzés en jogging, portant casquettes pour cacher leur absence de cerveau. En France c'est la gauche qui, par sentiment de culpabilité sans doute, a promu ce sous-genre musical au rang de philosophie morale des temps modernes, de poésie à l'usage des analphabètes. Le corpus constitué par les textes des rapsodes est un appel général à la violence, au meurtre des policiers, à la dégradation des voitures que, par ailleurs, ils mettent au premier plan dans leurs clips artistiques, à l'abolition du dernier des interdits par l'incitation à niquer ta mère. Par le jeu complexe des intérêts bien compris propre à notre société de croissance, la mise en avant de la pensée barbare des rapsodes répond à la nécessité pour notre économie de faire appel à des hordes de casseurs déferlant à dates régulières dans le coeur des mégapoles afin d'en détruire les véhicules, d'en dégrader les locaux, d'en saccager les commerces. Ce qui assure travail aux entreprises concernées par ces destructions, et engendre des achats citoyens pour les sinistrés obligés de se racheter une voiture pour se rendre au boulot.

Rebelle : Comme le laguiole et le camembert, le rebelle souffre du fait de n’avoir jamais été déposé, comme marque ou comme brevet. C’est pourquoi il s’agit de la figure la plus contrefaite de l’histoire du temps présent. La contrefaçon la plus célèbre s’appelle le sous-commandant Marcos, quoique ce ne soit pas celle qui prenne le moins de risque. Le ganjaman parisien a eu naguère cet avantage d’être reproductible à l’infini, même si aujourd’hui le brûleur de voitures à capuche a tendance à le remplacer. L’intellectuel milliardaire lui fait aussi une forte concurrence dans le petit écran. Le problème du rebelle est qu’il est tellement nombreux qu’il lui faut sans cesse rechercher un nouveau pouvoir qui veuille bien se dévouer pour jouer l’ordre, afin que lui-même joue son jeu. Il exerce une telle fascination qu’il finira par s’étouffer lui-même. Car, comme dirait Noël Mamère: « Trop de rebelles tue le rebelle ». A placer dans la conversation : « Qui n’est pas rebelle n’est pas français ». Ou encore : « Sois rebelle et tais-toi ».

Repentance : à l’usage des autres.

Sexe : C’est ceux qui en parlent le plus qui en jouissent le moins.

Séraphin : Manifestation de la Grâce par l'incarnation symbolique de l'idée de messager divin dans l'esprit humain. Expression de la Beauté. Perle pour les cochons.

V : Voltaire : comique troupier actionnaire de compagnies maritimes esclavagistes venu assez tôt dans un siècle point trop vieux. Ultima ratio de l’apprenti sceptique qui se révèle en général vrai moralisateur. Rassure les cochons quand leur civilisation de bauges est menacée.

Y : Yeah man

JG et GGD