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Il y eut un souffle puis un feu vacillant,

Il y eut un cri noir puis une nuit sans étoiles,

Il y eut un pouvoir puis des cœurs que l’on voile,

Et l’injustice revint vieille de mille ans.

Dans cette tempête l’homme impuissant se tait,

Se laissant bercer, las, dans les flots mensongers.

Et la flamme fragile au milieu des dangers,

Disparait sans un bruit dans les âmes fouettées.

Combien de temps encor serons nous ignorés ?

Combien faut-il de braises pour être brasier ?

Que fait la justice pour les corps suppliciés ?

Et toi, où t’endors tu Vérité adorée ?

C’est alors qu’il survient, debout, raide et sublime,

Le regard vers les cieux, cherchant l’ultime braise,

Ce Prométhée nouveau du haut de sa falaise

Devient humble veilleur, éclairant les abîmes.

Et c’est ainsi France que tes villes renaissent

Derrière le guide qui jamais ne s’enfuit,

Et c’est ainsi Monde que ta haine s’enfouit

Grâce au veilleur d’amour qui jamais ne délaisse.

Un fleuve lumineux s’est remis à couler,

Et sur ses rives d’or les hommes se relèvent,

Veilleurs, Veilleuses un grand vent vient et se lève

Il porte avec lui le parfum des révoltés.

(Un veilleur de seize ans)