L’affaire du RER D, où les détrousseurs de diligence ont écopé d’un maximum de 10 mois de prison avec sursis, est à peine froide qu’une autre décision étrange des juges vient renforcer l’idée d’une justice politique, ou au moins à deux vitesses, dans la France de François Hollande, de Manuel Valls et de Christiane Taubira. Comme le montrent ces vidéos inédites faites par des riverains du XVIème arrondissement le 13 mai dernier lors de la célébration de la victoire du PSG en championnat de France au Trocadéro, et dont l’authenticité est confirmée par des sources policières, des jeunes gens à casquette et survêtement se sont livrés au pillage en règle d’une grande bijouterie sur une artère du quartier bourgeois de la capitale. Toujours selon nos sources, cinq délinquants auraient été pris en flagrant délit et arrêtés par des policiers arrivés sur les lieux. Placés en garde-à-vue et déférés au parquet, Jean-Marie, Victor, Louis-Sébastien, Augustin et Raphaël1. Les prénoms ont été modifiés... auraient été pour deux d’entre eux immédiatement relâchés sans poursuites, et pour les autres remis en liberté dans l’attente du jugement.

Il est vrai que les services judiciaires sont actuellement surchargés et que la justice française, comme la police d’ailleurs, a bien autre chose à faire que réprimer les agissements somme toute anodins de sympathiques jeunes gens qui, dans la fièvre communicative de la victoire de leur club de foot préféré, se prennent à exprimer leur joie en délestant quelques commerces de luxe de leur surplus de marchandise.

La justice a certainement autre chose à faire, comme par exemple condamner sans frémir – dura lex sed lex – le nuisible Nicolas, convaincu de rébellion, d’identité mensongère et de refus de prélèvement ADN, chefs d’accusation si terribles qu’ils se sont soldés par deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt et 1000 euros d’amende. La France de 2013, digne héritière de Salomon et de saint Louis, peut se rengorger : elle a la conscience tranquille. Les pillards se dorent au soleil de juin pendant que le rebelle dort en prison.

Jacques de Guillebon

Causeur