La cupidité s’empresse de dissiper nos alarmes ; elle résout tous nos doutes sans embarras ; elle calme nos in- quiétudes sans hésitation. Qu’est-ce que l’homme pour elle ? Pas autre chose qu’une machine qui fonctionne, une roue qui accélère le mouvement, un levier qui sou- lève, un marteau qui brise la pierre, une enclume qui façonne le fer. Qu’est-ce que le jeune enfant ? Elle n’y voit qu’une pièce d’engrenage qui n’a pas encore toute sa puissance. Voilà à ses yeux toute la dignité humaine. Eh oui, la religion et la raison voient l’homme déchoir de sa grandeur et de sa dignité par la violation du repos du Seigneur ; oui, la profanation du dimanche attaque les fondements de la société1.

Ce n’est pas assez pour son cœur et son esprit d’agir et de produire, d’extraire des métaux et de gagner un salaire, il faut qu’il pense et qu’il aime ; voilà pour lui aussi la véritable vie. La religion applaudit à ce travail de l’intelligence de l’homme, sans croire que ce progrès amène à sa suite un bonheur plus solide et plus durable que le bonheur atteint à ce jour. Nous nous réjouissons de voir naître toutes ces inventions nouvelles, si elles tournent au soulagement du pauvre, si elles peuvent alléger les peines de tant de familles infortunées, et si elles aboutissent à autre chose qu’à augmenter la fortune du riche, à accroître la félicité des heureux du siècle.

Mgr de Bonald, « Mandement à l’occasion du carême de 1842 sur la sanc- tification du dimanche »