En matière d'écologie, l'Église n'est pas en reste : le Catéchisme de l'Église Catholique donne aux baptisés et à tous les hommes de bonne volonté les principes et les axes d'une saine écologie en exigeant notamment « un respect religieux de l'intégrité de la création. »

« Au commencement, Dieu a confié la terre et ses ressources à la gérance commune de l'humanité pour qu'elle en prenne soin, la maîtrise par son travail et jouisse de ses fruits. Les biens de la création sont destinés à tout le genre humain. » 1

Le Catéchisme contient de très nombreux rappels de l'origine, de la destination et de la bonté de la création tout au long de son corpus :

« Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres. Pour chacune des œuvres des 'six jours' il est dit : 'Et Dieu vit que cela était bon.' 'C'est en vertu de la création même que toutes les choses sont établies selon leur consistance, leur vérité, leur excellence propre avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques. 2 Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinies de Dieu. C'est pour cela que l'homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses, qui méprise le Créateur et entraîne des conséquences néfastes pour les hommes et pour leur environnement. » 3

L'interdépendance des créatures est voulue par Dieu, de même que la beauté de l'univers :

« Le soleil et la lune, le cèdre et la petite fleur, l'aigle et le moineau : le spectacle de leurs diversités et inégalités signifie qu'aucune des créatures ne se suffit à elle-même. » 4

L'ordre et l'harmonie du monde créé résultent de la diversité des êtres et des relations qui existent entre eux, et l'homme les découvre progressivement comme lois de la nature :

« La beauté de la création reflète l'infinie beauté du Créateur. Elle doit inspirer le respect et la soumission des l'intelligence de l'homme et de sa volonté. » 5

Mais c'est sous l'explication du septième commandement, « Tu ne voleras pas » 6, que se placent les enseignements du Catéchisme plus directement reliés à la question écologique - dans le cadre d'une réflexion plus large sur la destination universelle des biens, principe essentiel de la doctrine sociale de l'Eglise :

« L'homme, dans l'usage qu'il en fait, ne doit jamais tenir les choses qu'il possède légitimement comme n'appartenant qu'à lui, mais les regarder comme communes : en ce sens qu'elles puissent profiter non seulement à lui, mais aux autres. » 7

Le septième commandement demande donc le respect de l'intégrité de la création. 8 Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement destinés au bien commun de l'humanité passée, présente et future. 9 L'usage des ressources minérales, végétales et animales de l'univers, ne peut être détaché du respect des exigences morales :

« La domination accordée par le Créateur à l'homme sur les êtres inanimés et les autres vivants n'est pas absolue; elle est mesurée par le souci de la qualité de la vie du prochain, y compris des générations à venir; elle exige un respect religieux de l'intégrité de la création. » 10

Ainsi, il est rappelé que les animaux sont des créatures de Dieu qui les entoure de sa sollicitude providentielle 11 : par leur simple existence, ils le bénissent et lui rendent gloire 12, aussi les hommes leurs doivent-ils bienveillance. Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu'Il a créé à son image et doit donc participer à la création divine. Le Catéchisme rappelle avec quelle délicatesse les saints, comme saint François d'Assise ou saint Philippe Neri entre tant d'autres, traitaient les animaux :

« Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies. » 13

Respecter le septième commandement, consiste donc, rappelle aussi l'Abrégé du Catéchisme, dans

« le respect de l'intégrité de la création, grâce à un usage prudent et modéré des ressources minérales, végétales et animales qui existent dans l'univers, avec une attention spéciale aux espèces menacées d'extinction. » 14

L'homme doit traiter avec bienveillance les animaux, les végétaux et les minéraux, qui sont des créatures de Dieu, et en refuser un usage aveugle, comme dans

« les expérimentations scientifiques effectuées au-delà des limites raisonnables et avec d'inutiles souffrances pour les animaux eux-mêmes. » 15

Il faut user avec rectitude de la création, car la création est la manifestation de l'amour tout-puissant et sage de Dieu. L'Ecriture elle-même nous fait connaître la valeur de la création et sa finalité qui est la louange de Dieu. Ainsi, rappelle l'Abrégé,

« il existe une unité et une solidarité entre les créatures, car toutes ont le même créateur, toutes sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire. Respecter les lois inscrites dans la création et les rapports découlant de la nature des choses constitue donc un principe de sagesse et un fondement de la morale. » 16

Le Catéchisme donne les bases nécessaires d'une morale écologique à la hauteur des défis du temps.

SOURCE : http://ecologiechretienne.free.fr