« Les voyages ont leurs travaux comme leurs plaisirs ; mais les fatigues qui se trouvent dans cet exercice, loin de nous rebuter, accroissent ordinairement l’envie de voyager. Cette passion, irritée par les peines, nous engage insensiblement à aller plus loin que nous ne voudrions ; et l’on sort de chez soi pour n’aller qu’en Hollande, qu’on se trouve, je ne sais comment, jusqu’au bout du monde. »

Jean-François Regnard, Voyage en Laponie, 1681

Avant de partir, je consulte le Guide des mammifères sauvages d’Europe de Robert Hainard, fabuleux bestiaire et bible en la matière, et me fais une idée imagée et détaillée de la zoologie lapone : le renne et l’élan, bien sûr, le mystérieux glouton, l’ours, le loup, le renard polaire (blanc ou bleu), le lynx et la zibeline, le lièvre variable et le fameux lemming, mais aussi le campagnol boréal et le nordique, sans oublier la petite musaraigne lapone... A côté des noms français, les noms latins sonnent exotiquement, donnés par Linné, que nous retrouverons… Alopex lagopus, Gulo gulo, Ursus arctos, Alces alces, Rangifer tarandus, Lemmus lemmus…

Et les oiseaux ? Racisme de ma part ? Non, sternes, cormorans, et macareux des côtes, grèbes et plongeons des lacs, lagopèdes et coqs de bruyère des terres, m’enchanteront de leurs visions fugitives. Avec ma fiancée, Anne-Gersende, nous partons à la légère : sacs à dos, sandales de moine, chapeaux de cow-boys tibétains, ponchos de laine pour les intempéries... Dans nos maigres bagages, nous embarquons quelques livres : le Voyage en Laponie du dramaturge français Jean-François Regnard (1655-1709), l’Iter Lapponicum du savant suédois Carl von Linné (1707-1778) et celui de l’explorateur danois Knud Rasmussen (1879-1933), ainsi qu’un recueil de contes de Laponie... Sans oublier, comme toujours, un petit Evangile avec les Psaumes. Comme d’habitude, l’insouciance nous tient lieu de viatique... L’inconscience, diront de plus lucides.

Nous quittons Toulon en train, prenons un bus à Paris pour Stockholm. Malgré la rapidité de la route relativement à la locomotion naturelle (pédestre, équestre, etc.), elle vaut mieux que l’avion, qui coupe du sol et télétransporte trop rapidement. Traversée de l’Europe du nord, toujours plus verte : Nord de la France, Flandres, Wallonie, Westphalie... Pays verdoyants, touffus, forestiers, haies, campagnes, vaches et chevaux... Nous passons Aachen, Aix-la-Chapelle et laissons là le souvenir de Charlemagne, Père de la vieille Europe. Ferries nocturnes sur la mer huileuse et pleine d’énormes méduses. Nous atteignons Stockholm, rejoignons les forêts, à Stäket, où vivent des parents suédois d’Anne-Gersende. Cabanes entre lac et forêt, nous dînons d’un chevreuil chassé par la tante Barbro, tandis que l’oncle Paul, qui a vécu quelques décennies en Asie et Afrique, nous raconte ses belles histoires. Tout a l’air toujours neuf ici, bois trop verts, maisonnettes sans cesse repeintes, drapeaux suédois à tous les frontons et flammes à tous les mats : cela signifie qu’on est chez soi. Tout cela est très sympathique, avec un je ne sais quoi d’angoissant cependant.

Le lendemain, avant le grand départ, journée d’errance urbaine à Stockholm. En bons touristes, nous ne manquons pas le musée du Vasa, ce fameux vaisseau coulé dès son lancer au XVIIème siècle, et renfloué au XXème. Le roi Gustav Adolf voulait faire de la Baltique la mare nostrum des Suédois, la mer intérieure de son empire, une Méditerranée nordique... Le Lion du Nord, protestant, grand massacreur de catholiques en général et de Polonais en particulier, voulait une flotte à la hauteur de son ambition. Tout le bâtiment est orné de boiseries sculptées, autrefois polychromes comme l’étaient nos églises et cathédrales si nues de nos jours. Langage symbolique, dieux antiques, rois bibliques et empereurs romains, tout le génie propre de l’Europe s’entremêlent en un raccourci saisissant : l’Occident, c’est la Bible plus les Métamorphoses... Contraste flagrant avec le Moderna Museet qui recueille de l’art moderne et contemporain, de plus en plus pauvre et inepte à mesure que le siècle avance... Combien sommes-nous aveugles à cette régression qu’a représenté l’ère industrielle, ce soi-disant progrès qui laisse tant de regrès...

Stockholm ressemble à une ville de cinéma, trop propre, en caton-pâte : bulbes et clochers colorés, façades aux couleurs franches et propres, canaux et beaux bateaux, chalutiers de bois... Un bourg de conte de fée, un gâteau sucré qu’on pourrait croquer...

« Dis-toi qu’à chaque fois que la roue du bus fait un tour, on se rapproche du Nord... », me glisse Anne-Gersende. Le lendemain, nous voilà embarqués dans la plus longue ligne de bus suédoise interne qui soit, pour relier directement la Laponie, au-delà du cercle arctique. Nous avons fait le plein de pain polaire, ces galettes de farine typiques, et de gâteaux à la cannelle bien compacts. La grande forêt a commencé, interminable, ponctuée de lacs et de cabanes rouges : pins, sapins, bouleaux... « Tiens, voilà du bouleau... » chantonne-je bêtement au spectacle monotone. Les sapins élèvent leurs fûts réguliers et ébranchés. Anne-Gersende m’explique : « Pourquoi les pins n’ont pas de branches tout le long de leur tronc ?... Ce sont les écureuils qui les coupent et les passent aux castors, ils ont fait un marché... » Voilà le début d’un de ces contes dont elle a le secret… J’avais oublié les castors lapons dans mon bestiaire fabuleux... Succession de lacs immenses entre les forêts aux pierres rondes, aux rochers moussus et couverts de lichens, cabanes rêvées au bord de l’eau, sur les îlots... Les mouettes rieuses et les oies sauvages sont dans leur élément.

La route suit le tracé de l’Inlandsbanen, la voie de chemin de fer Nord-Sud qui relie tout le Nord de la Suède. Les prairies et les talus sont couverts de petites fleurs rose mauve, les trains interminables sont chargés de troncs d’arbre. A Vilhelmina, lors d’une halte brève, un accordéoniste joue des sérénades à un public de bikers cuirassés et moustachus. Improbable concert. Lacs et forêts, forêts et lacs, partout les cabanes et maisons de bois rouge sang de bœuf aux ouvertures bordées de blanc. Sauvagerie et impeccabilité : tout est propre, comme si la nature elle-même avait été nettoyée. Premier soleil de minuit : nuit blanche, à proprement parler. Ostersund, Arvidsjaur... Nous voyons bientôt nos premiers rennes, petits groupes épars le long de la route, individus esseulés, mères avec leurs petits : nous voici enfin au pays des rennes.

Le blason traditionnel de la Laponie est celui d’un sauvage herculéen quasi nu et à la massue rudimentaire, symbole héraldique de vigueur et de fertilité, véritable « force de la nature ». La route 45 continue trace son sillage dans la mer de forêt. En bus, étrangeté au monde, sentiment de superficialité, d’errance en surface. Du tourisme, proprement dit : on fait un tour... Vivement sentir les sentiers sous nos pieds ! Nous passons le cercle polaire sans cérémonie, pas de passage de l’équateur... Nous arrivons à Jokkmok, village perdu, que nous quittons après avoir rempli nos sacs à la supérette du coin. C’est ici que commence le voyage ! Nous partons dans la forêt profiter de l’Allesmanretten, le vieux droit coutumier qui permet à quiconque depuis les temps médiévaux de camper à peu près où bon lui semble. Première nuit dehors sous la toile, à quelques kilomètres au Nord du cercle polaire. Il fait beau, frais mais pas froid, le soleil brille, nous dînons. Pique-nique de pommes, pain polaire, fromage de vache à pâte cuite, oeufs de poisson en tube... Un menu qui sera vite répétitif ! A deux heures du matin il fait plein jour, dur de s’y faire au début, nous ne dormons guère les premiers jours. Au matin, nous paressons dans le soleil levant, au bruit du pic-vert, trois cris brefs suivis d’un court martèlement, pendant quelques minutes, d’arbre en arbre... On décampe, on se lave un peu dans un lac, des sternes arctiques criaillent, pêchent et nourrissent de petits poissons leurs petits sur la grève, elles se laissent approcher à quelques mètres. Nous rejoignons le parc naturel de Muddus, où nous marchons une petite semaine à travers bois et marais. Un concentré de nature sauvage, plus varié qu’on ne croirait. Nous y voyons rennes, lagopèdes, coqs de bruyère, écureuils et renards, l’élan laisse des traces mais reste caché. La première nuit, un ours passe à quelques mètres de la tente, il marche pesamment en grognant et soufflant. Peur et joie à la fois. Cascades, lacs et rivières. Nature vierge, pureté sans souillure. Le soir, nous montons notre tente, réunissons quelques pierres pour faire un foyer, ramassons du bois, faisons chauffer l’eau pour notre thé, puis grillons des saucisses au bout de tiges taillées en pointe. Nature, lecture, écriture. Paix et solitude. Nous avons mal aux pieds : nos sandales monastiques sont plutôt inadaptées à nos quinze à vingt kilomètres quotidiens en forêt.

Après cette première étape, nous repartons plein Nord, passer la frontière finlandaise à Karesuando. Les bouleaux se nanifient, la végétation se fait rase. Nous voulons marcher autour du mont Saana, lieu sacré des Lapons, et là où se rejoignent les frontières des trois pays qui se partagent la Laponie : Suède, Norvège et Finlande. Nous nous promenons dans la réserve de Malla et faisons l’ascension du mont Sanaa dans la nuit. La forêt a disparu, du sommet nous contemplons un relief collinaire et désolé. Il y a un peu trop de monde à notre goût par ici, nous filons après quelques jours via Enontekio rejoindre le Finnmark norvégien, heartland lapon. Kautokeino est notre première étape dans ce plateau arctique. Kautokeino, village lapon... Mais qu’est-ce qu’aujourd’hui un village lapon ? ou sami, comme on dit maintenant, et pardon pour l’ethniquement correct... ? Il y a d’ailleurs là quelque chose d’ironique : quel rapport effectivement entre les anciens Lapons, les derniers sauvages d’Europe, les ultimes survivants paléolithiques, et les Sames actuels ? Le voyageur en quête d’authenticité va souvent de déception en déception, car tout a bien vite changé. La modernité a tout chamboulé, les traditions elles-mêmes, réduite au folklore, vivent du tourisme : elles ont déchu en produits de consommation. Ainsi va-t-on, couillon, à travers le monde pour quêter l’authentique, le déflorant du même mouvement lorsqu’on l’a trouvé. Comme disait Pascal, tout le malheur du monde vient de ce qu’on ne sait pas rester en repos dans sa chambre... Candide déniaisé a compris la leçon : il faut cultiver son jardin ! Kautokeino vit du renne et aligne ses maisons de bois le long de la route. Les éleveurs ont désormais des camions et des motoneiges, des téléphones et des ordinateurs portables. La vieille église protestante respire la propreté et le vide : on y ressent comme une absence. Comme souvent, le village a son « musée sami », où l’on peut admirer dans l’éternelle grange désaffectée les oripeaux d’une culture déjà morte.

Bientôt le grand fjord d’Alta, où nous promenons nos pas au bord de la mer, parmi les rennes à l’estivage. Ici, des peuples préhistoriques ont campé, gravant pendant plusieurs millénaires leurs préoccupations sur les roches côtières. Nous remontons plein Nord. La forêt boréale a cédé la place à la steppe arctique, la toundra a remplacé la taïga. Des campements lapons semi-permanents apparaissent au lointain, sur les chemins de transhumance. Près d’Olderfjord, nous campons au bord de l’eau, à la limite des marées. Les oiseaux de mers nous entourent, cormorans et huîtriers-pies, dérangés dans leur sauvagerie. Anne-Gersende s’attife comme une squaw de belles rémiges dans les cheveux tandis que j’élève des autels païens rudimentaires avec des crânes et cornes de rennes.

Plus tard, nous continuons toujours plus au Nord, presqu’îles déchiquetées, villages de pêcheurs au pied des falaises. Paysages abrupts, austères, d’éboulis plongeant dans la mer. Les rennes au pâturage broutent sur les collines pelées. Le port de pêche d’Havoysund termine notre errance. Liée au continent par un pont, c’est une île du bout du monde. La jetée s’élance vers le grand Nord des roches et des brumes. Là nous prendrons au petit matin un ferry pour Honninsvag, sur l’île du cap Nord. D’énormes méduses flottent sous les pontons. Puis nous traverserons ses vallées et plateaux pour rejoindre la fin de l’Europe. Des cars débarquent des flots de touristes, avec l’obligatoire lot d’Asiates, dans une sorte de mickeyland nordique creusé à même la roche. C’est ignoble. Nous partons dans le brouillard camper sur les falaises. Quand le temps s’éclaircit, l’horizon arctique enserre l’océan. Un bateau de pêche fait un point minuscule dans le gris du ciel et de la mer. On pense à Jules Verne, ses descriptions de la Magellanie et du « phare du bout du monde »…

Et après ? « C’est un peu court, jeune homme ! Vous auriez pu dire bien des choses, en somme… » L’écriture a ce pouvoir magique de raccourcir le temps ou de dilater l’instant. Nous pourrions évoquer l’histoire et la légende, invoquer les dieux d’antan et les génies des lieux, convier les sciences de l’homme et de la nature, inviter à notre conférence l’ethnologie et la mythologie, la géographie, la géologie, la zoologie, la botanique… Nous pourrions mêler nos recherches à nos observations, offrir un concentré poétique d’expériences et de connaissances, décrire chaque paysage, chaque vision, chaque état… Les entrelacer avec les remarques et descriptions, impressions et sentiments des explorateurs qui ont foulé ces contrées perdues… Chaque découverte, chaque campement, chaque arrêt au cœur des terres sauvages mériteraient une description détaillée, un partage de l’atmosphère, des pages et des pages… On pourrait écrire un livre entier de ce qui fut un moment de l’existence, voler chaque instant à l’empire de l’aller et le fixer… Reprendre in extenso toutes les notes de nos carnets, et nos réminiscences, et tout livrer à la curiosité du lecteur… Tout revivre en le relisant et le réécrivant… Tout le mérite, au risque d’ennuyer le lecteur, mais nous nous contenterons d’offrir ici un aperçu, un concentré, comme un précipité de notre été lapon. Un peu comme un itinéraire tracé sur une carte de géographie, fil auquel enfiler des perles. Notre collier serait bleu et vert, comme le ciel et la sylve, la steppe et l’océan. Rien de plus sec ni de plus plat, rien de plus riche ni de plus profond, qu’une carte de géographie. Elle recèle tant de puissance à actualiser ! C’est ainsi dans les voyages qu’on rêvasse aux suivants, que dans les longues heures déliées de toute préoccupations habituelles on laisse l’imagination galoper à sa guise, la bride sur le cou… C’est là que s’esquissent ou se décident les prochains itinéraires, les futures aventures, les pérégrinations des années à venir… Explorations, expéditions…

C’est là aussi que l’esprit libre, on ébauche des livres, des contes, des romans… Bribes et fragments vite rangés et oubliés au retour, et qui sommeillent dans nos caisses, attendant le baiser d’une relecture et, qui sait, le réveil d’une écriture…

Et après, donc… Après, commence la redescente. Karasjok, capitale lapone, et son « Samiland » que nous évitons. Retour aux forêts. Elles sont notre recours. On dit souvent que dans le voyage on part à la rencontre de l’autre. Moi, sincèrement, je fuirais plutôt mon prochain, la termitière humaine, pour trouver la solitude sauvage… Nous continuons, en Laponie finnoise cette fois, notre traversée pédestre des espaces naturels. Lac Inari, parcs nationaux de Kevo, Lemmenjoki, Urrho Kekkonen… Forêts, rivières, lacs, marais, rennes, oiseaux… Baignades dans l’eau gelée… Marche, marche, marche et marche encore. Bivouacs dans la verte, casse-croûte scandinaves : viande de renne séchée, muesli, etc. La nature est magnifique, prend un aspect quasi cinématographique. Combien d’endroits idéaux où planter sa cabane, retourner un carré de terre pour ses patates et vivre de sa carabine et de sa canne à pêche ? L’idéal pionnier toujours m’a taraudé. Vivre en ermitage dans la forêt. The Bible and the gun. Sans oublier une bonne cognée. A mes côtés, une femme belle et libre, qui rêve de douze enfants. La vie m’a donné ma fiancée, nous donnera-t-elle notre lieu rêvé ? En attendant, j’étudie l’architecture rudimentaire des cabanes de rondins et des tipis lapons, les lavvus : il faut se préparer… Je médite les mots de Rasmussen qui me rappellent London : « Une paire de bras et de jambes robustes et la certitude que l’on avait avec elles l’essentiel, voilà tout ce dont l’on avait besoin ! Désormais libre, je saluai les forêts et les étendues sauvages et silencieuses… » Voilà la charte de tout Waldgänger, le viatique du coureur des bois !

Il y a curieusement en Laponie quelque chose de l’Amérique du Nord, du Canada… Faune et flore évidemment, mais l’homme également. Les Lapons ont quelque chose d’Indiens modernisés et recyclés, les rubans de bitume traversent d’interminables forêts qui voient défiler de gros pick-up et quatre-quatre. Maisons et églises de bois peints s’alignent de temps à autre le long des routes, au croisement de deux axes, c’est le village, avec sa supérette, son drugstore, sa station service et son inévitable saloon où se retrouvent au son du rock’n roll tous les ivrognes et chasseurs du coin, habillés de kaki, de treillis, de chemises à carreaux et de salopettes de jean. Sous leurs casquettes à rabats brillent des Rayban à la Top Gun. Derrière le comptoir où s’alignent les bières, quelque peau d’élan et autres trophées de chasse. C’est doublement dépaysant, on a l’impression d’avoir passé sans s’en rendre compte un océan… La suite, ce sera le long et bref retour, par routes toujours, jusqu’à Stockholm, Paris et Toulon, la trop rapide redescente jusqu’à chez soi. La rentrée, l’automne, la société, l’hiver… « J’ai traversé la Suède. J’ai vu les entrailles de la terre à 450 aunes de profondeur. Je suis monté dans le vent jusqu’à un mille. J’ai vécu l’été et l’hiver en un seul jour. J’ai traversé les nuages. J’ai visité le bout du monde. J’ai vu la retraite nocturne du soleil… », résumera Linné. N’a-t-il pas été trop court, notre bel été de Laponie ?